J'ignore sur quelles bases linguistiques ces traductions ont été faites. À ma connaissance, il n'existe pas de définitions de ces choses-là, acceptées par un grand nombre. C'est un grand malheur que je regrette beaucoup, d'ailleurs. Même le langage oral se décline en de très nombreuses variantes.
Le plus simple et le plus efficace est de se baser sur une écriture suivant le modèle de l'allemand. Parce que que les sons sont similaires, comme le Ach-Laut par exemple. L'Office pour la Langue et les Cultures d'Alsace et de Moselle promeut ce genre d'écriture, sous son nom officiel "Orthal". (Le but d'Orthal étant juste d'aider les auteurs, dans le respect des nombreuses variantes dialectales.)
Je ne mets pas en doute, que ce puisse être un brave homme.
J'ai beaucoup de mal à croire que cela pourra être utile au genre de personnes visées. Car elles n'ont certainement pas été enseignées en ces choses-là, très particulières à chaque auteur. Où serait la référence ?
Il serait possible d'écrire ces textes en langage phonétique, comme IPA. Ce serait une excellent idée, même. Mais qui a appris les langages phonétiques ?
D'après ce qu'on m'a dit, un simple "Bouschur, wia geht's?" suffit parfois à susciter une lueur de conscience chez les personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer. J'avais moi-même une vieille tante qui déraillait complètement, mais savait chanter "Dr Hàns ìm Schnokaloch" sans hésiter.
Evidemment, un(e) soignant(e) non alsacien(ne) aura du mal à s'adapter à la variante dialectale de chaque patient ; même moi j'aurais du mal ! Mais vaut-il mieux laisser tomber d'emblée juste parce que c'est difficile ? C'est toujours mieux d'essayer... et même parmi les soignant(es), je pense bien qu'il n'y aura pas 100% d'adhésion, on reste lucide !
L'écriture phonétique IPA, on est bien d'accord que c'est trop compliqué pour le grand public.
Même sans l'aide d'un d'un chercheur, j'en serais arrivée à cette même connaissance, mais seulement tant qu'il s'agit du langage oral.
Oui, ça paraît évident, mais tant que c'est monsieur tout le monde qui le dit, ce n'est guère pris en compte. Et pour les personnes âgées en EHPAD, le projet est surtout de leur parler en alsacien, pas de leur faire lire de l'alsacien.
Dialoguer c'est parler. Là, je suis d'accord, mais pas sous la forme écrite.
D'accord. Le mieux, c'est de parler et d'entendre. C'est même pour cela que la Wikipédia alémanique et certains auteurs dialectaux proposent des enregistrements sonores. Parler et écouter, enregistrer et écouter, c'est super. Mais à l'usage, quand on travaille, quand on enseigne, quand on recueille des expressions, on voit vite que c'est plus simple et plus rapide d'écrire et de lire. Même quand j'étais enfant, je notais les chansons et les comptines alsaciennes sur du papier, parce que c'était plus simple que de les enregistrer avec un magnétophone. Comme je le regrette aujourd'hui, car ça aurait été un merveilleux souvenir ! Mais bon, écrire, c'est la solution de facilité.