
lorsqu'en 1945 par une froide journée d'hiver j'ai débarqué à Mulhouse ,
j'avais 3 ans ..... et si Enrico Macias a chanté < Paris tu m'as pris dans tes bras >.... moi
le " petit français de l'intérieur ".... c'est MULHOUSE qui m'a pris dans ses bras !!!!!>
Je ne baragouinais que le " françoss " , et ma p'tite copine PAULETTE , qui habitait
dans le même immeuble que moi , et qui a l'inverse ne jactait qu'en alsacien comme ses
parents d'ailleurs se mit en devoir de m'instruire sur le dialecte et à l'âge de 5 ans je
parlais pour ainsi dire couramment l'alsacien . Elle ne m'apprit pas que ça d'ailleurs ,
dégourdie qu'elle était la gamine ,

Mais ça c'est une autre histoire .
Moi , échange de bons procédés , je lui appris le français .
Fort de mes connaissances linguistiques , je comprenais fort aisément les conversations
des autochtones , mais à la maison hélas , mes parents ne firent de leur côté jamais
aucun effort pour parler le dialecte du cru !
A la maison donc c'était le français . Et autant que je me souvienne à l'école Centrale
en primaire itou . Lorsque je jouais dans la rue avec la bande de la rue des Orphelins ,
là c'était autre chose , c'était le dialecte qui primait , ainsi qu'avec les personnes âgées
de la strass . Plus tard au collège j'appris l'Allemand en première langue puis l'Anglais .
Mais JAMAIS oh grand JAMAIS PERSONNE ne s'est proposé de m'apprendre à ECRIRE
le dialecte , sur ce point j' étais parfaitement ignare .,
L'important pour moi était de pouvoir communiquer , de comprendre le dialecte et de
m'intégrer ainsi à la vie courante ; par exemple , le samedi matin lorsqu'avec ma mère
nous allions bras deçi bras dessous au marché couvert Franklin , je m'improvisais interprète
afin de traduire les propos tenus par les maraîchers et autres commerçants qui vantaient leurs
produits en dialecte , auprès de maman qui ne pipait pas un seul mot d' alsacien . Si , je mens

le seul mot qu'elle ai jamais retenu et appris c'est < schisstrak > !!! C'était là
son seul savoir en matière dialectale ....
J'ai donc pratiqué le parler mulhousien ( qui entre nous m'a bien servi plus tard et jusque
dans ma profession de journaliste .....jusqu' à mon exil en terre Landaise .en 1965 .
Depuis , n' ayant plus personne à qui parler , j' ai oublié la presque totalité de ce dialecte au
profit du patois gascon que de part ses origines ma mère pratiquait couramment ;
Par contre je comprends encore le parler mulhousien et il suffirait d'un séjour en terre alsacienne
assez conséquent pour que me remettre celui ci en mémoire et entretenir une conversation courante .
